It’s official: The man in black fled across the desert and the gunslinger followed. #DarkTowerMovie @McConaughey @IdrisElba
— Stephen King (@StephenKing) 1 mars 2016
Et voila, le roman fleuve que Stephen King a mis quarante ans à boucler. La saga de plusieurs milliers de pages mettant en scène Roland le pistolero et sa quête de la Tour Sombre. Cette oeuvre dantesque va être adaptée au cinéma avec Idris Elba dans le rôle de Roland et Matthew McCaunaughey dans celui de sa nemesis, le mystérieux homme en Noir.
A l’instar du Seigneur des Anneaux ou du Trône de Fer, la Tour Sombre fait partie de ces sagas dont tout le monde a déjà entendu parler, que beaucoup de gens ont lu mais que beaucoup plus de gens n’ont pas lu. Et la plupart de ces derniers ne le liront sans doutes pas et se contenteront de la version audiovisuelle. Pourtant, toute excellente que pourrait être l’adaptation, elle devra forcément faire des choix dans les histoires car il est impossible de résumer, même en trois films de trois heures la richesse de ce long roman de presque 5000 pages qui courre à travers le temps et l’espace, croise des dizaines de personnages et développe de complexes ramifications. Tu l’auras compris, si l’histoire te plait, si tu aimes l’auteur et si un gros bouquin ne te fait pas peur, la version écrite de la Tour Sombre est un immense moment de littérature Fantastique à ne louper sous aucun prétexte.
Parcours de lecture pour te mettre l’eau à la bouche…
La Genèse
En mars 1970, Stephen King entame l’écriture du premier volume, Le Pistolero, alors qu’il est dans son dernier semestre à l’université du Maine. Il écrit ainsi le Pistolero et le Relais, les deux premiers des cinq récits composant ce livre, avant de poursuivre avec l’Oracle et les Montagnes alors que la rédaction de Salem connaît une pause, puis les Lents Mutants juste après avoir terminé Shining, et enfin le Pistolero et l’Homme en noir en 19803. Ces cinq récits sont publiés dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction entre 1978 et 19814 avant d’être rassemblés en un seul livre en 1982. (merci Wikipedia)
Le Pistolero, est un recueil de nouvelles mettant en scène Roland le Pistolero traversant des contrées désertiques et des villages moribonds dans un univers désertique post-apocalyptique cyber punk. Le pistolero poursuit l’homme en noir, un genre de magicien qui a semé la ruine dans le pays natal de Roland, Gilead. Ces cinq nouvelles, écrites sur une période de plus de dix ans, entrecoupées d’autres travaux d’écriture sont aussi une lente mutation de l’auteur d’un projet d’étudiant vers quelque chose de plus gigantesque. Ces nouvelles passionnantes, très bien construites et allant à l’essentiel sont un excellent teaser pour la suite qui prend plus de temps pour développer ses ambiances. C’est un recueil de nouvelles qui se suffit à lui-même mais permet de toucher du doigt la richesse de la suite.
La fine équipe
Comme dans toute bonne saga fantasy, le héros ne se déplace pas seul. Et chacun des protagonistes qui l’accompagne apportera au récit une petite touche de talents pour faire avancer la narration, mais aussi une coloration particulière au récit : de l’amour, de l’attendrissement, un peu d’humour aussi.
Le recrutement du trio principal se déroule dans les Trois Cartes, le deuxième roman de la saga et à mes yeux l’un des mieux construits. C’est du grand Stephen King, avec un rythme qui ne faiblit jamais, le genre de livre qu’on a du mal à poser. Comparé aux pavés qui vont suivre, ses 500 petites pages se dévorent assez rapidement. Dans ce bouquin, Roland doit passer trois portes et aller convaincre trois personnages vivant à trois époques différentes de le rejoindre dans son monde à lui pour vivre une aventure hasardeuse et plutôt dangereuse. Il y a Eddie Dean, un drogué plutôt roublard, Detta Walker, une handicapée schizophrène et enfin Jack, un gamin débrouillard.
La tour sombre : le pivot
A ces trois là viendront se greffer d’autres personnages au long de l’histoire, et notamment des personnages ayant également existé dans d’autres romans de Stephen King, comme le père Callahan (Salem),Ted Brautigan (Coeurs perdus en Atlantide), Randall Flagg (le Fléau, les yeux du dragon et plusieurs nouvelles). Tout comme la Tour Sombre du roman est le pivot entre les dimensions et les époques, la Tour Sombre, la saga est le pivot entre tous les romans écrits par Stephen King. L’auteur se met d’ailleurs lui-même en scène dans les derniers tomes.
Mais c’est quoi cette tour sombre
Comme dans toutes les saga fantastiques, c’est le but, le prétexte, mais finalement ce qui est intéressant, c’est sa quête et le prix à payer pour l’atteindre. Je ne vais pas résumer tout le livre et ses ramifications. C’est une oeuvre qui a été grandement commentée, décryptée, analysée, critiquée, résumée, adaptée etc…par des tonnes de gens sur des tonnes de sites et de blogs, donc si tu cherches du contenu, tu en trouves à la pelle. C’est une lecture de longue haleine. Tous les romans de la série ne se valent pas. Certains sont un peu longuets (Magie et Cristal, La Tour Sombre), d’autres sont un peu compliqués ou tordus usant et abusant des sauts dans les dimensions à la manière de Retour vers le futur 2… mais quand on prend la saga dans son intégralité, on est globalement emballé.
Mes favoris restent les trois premiers : le pistolero, les trois cartes et terres perdues. C’est clair et précis, on va droit au but, les univers sont captivants, les relations entre les personnages se font, on est encore dans une dynamique de découverte qui s’estompe un petit peu par la suite. Si on a lu d’autres romans de Stephen King, les analogies, détails croisés, références indirectes ou directes sont vraiment délectables.
Voila pourquoi je vous recommande la lecture de ce pavé. Comme je recommande la lecture de Game of Throne : même si l’adaptation est géniale, elle n’aura jamais la saveur de l’original.
Garbage Clown
Tout à fait d’accord avec toi aussi. Mes préférés sont les 3 premiers. Je déteste le quatrième qui pour moi est fort dispensable.
Un de mes plus grands moments de littérature.