Titre : The Transporter Refueled
Réalisateur : Camille Delamarre
Il faut bien le dire, de nos jours il faut se frapper des suites, préquels, remakes, reboots ou adaptations en série d’absolument tout et n’importe quoi. Vu le succès délirant des œuvres en questions, notre Luc Besson national aurait tort de s’en priver surtout au vu du succès intersidéral des derniers Fast and Furious. Du coup, pourquoi ne pas ressortir des tiroirs la sympathique (oui) franchise du Transporteur, franchise qui a révélé au grand public les talents certains d’actioner bourrin de l’ami Jason Statham. Après trois films à la qualité inégale (je suis gentil hein !) Statham s’est dit qu’il méritait mieux et sirote maintenant des cocktails à Hollywood au côté de ses potes Stallone et Vin Diesel dans des franchises de blockbusters au pognon démesuré. Besson n’a clairement pas réussi à le faire revenir en France et après la très oubliable série TV éponyme, nous avons droit à un reboot en bonne et due forme. Alors ça vaut quoi ? (allez, on fait semblant d’avoir un peu de suspens s’il vous plait.)
Et bien a notre immense surprise, il se trouve que ce Transporteur Héritage est un mauvais film (Fin du suspens). Bon, c’est facile de balancer des évidences comme ça, alors on va expliquer un peu en quoi ce film est réellement plus mauvais que les trois précédents. Tout d’abord le pauvre Ed Skrein ne fait absolument pas le poids dans la reprise du personnage de Frank Martin. Avec le charisme d’un cubi de Villageoise et le talent d’acteur d’une tortue neurasthénique, le pauvre Ed Skrein peine à allonger trois baffes dans des bastons lamentables sauvées par un montage épileptique du plus mauvais goût. Là où Statham était, quoi qu’on en pense, une révélation au charisme évident, le pauvre remplaçant a le malheur de subir une comparaison impitoyable.
Mais le pire se situe surtout au niveau du scénario, pas au niveau de sa bêtise, ça encore, on pourrait être client, mais par rapport à un étalage de beaufitude encore jamais atteint par les précédentes productions Europacorp (c’est dire !). Le film est d’une misogynie invraisemblable et d’un bling bling affligeant et pourrait faire passer le dernier Fast and Furious pour un pensum de Bergman. Le tout est filmé avec une indigence totale par un Camille Delamarre dont l’unique motivation semble être son chèque de fin de tournage. Ne soyons pas trop mauvaise langue ; quelques morceaux de bravoure en bagnole ne sont pas trop mal foutus mais pas de quoi réveiller un spectateur qui est déjà en train de penser à sa liste de course, ou tout simplement, en train de faire un bon gros dodo.
Conclusion
Même si vous êtes, comme moi, friands de films d’action débiles, vous avez sûrement mieux à faire que d’aller voir ce navet.