Les Héros Oubliés de la Musique, Tome 4: Chris KNOX le Punk du bout du Monde

Un singulier personnage que ce Chris Knox, de la famille des doux-dingues pétris de talent qu’on aime tant, de Syd Barret à Daniel Johnston en passant par Jonathan Richman ou Alan Vega.

Chris Knox c’est l’anti bling-bling, plus de quarante de musique avec pas grand-chose à jeter, c’est Monsieur Zéro Déchet.

Figure culturelle incontournable de Nouvelle-Zélande. Musicien, dessinateur-graphiste, critique de films et pilier du fameux labeI Flying Nun. Il faut donc aller très loin, de l’autre côté du globe et remonter jusqu’aux 70’s pour assister à l’épiphanie de ce phénomène qu’est le bonhomme.

Il fait ses premières armes sur la scène punk avec son groupe The Enemy puis il enchaîne avec Toy Love où l’on décèle rapidement ses dons de mélodiste.

Il sort un premier album solo en 1981 Songs for cleaning guppies qui faitla part belle aux bricolages et autres expérimentations. Chris se cherche encore, peaufine son son mais il en conservera cette fraîcheur et cette liberté.

La même année il fonde avec son comparse Alec Bathgate les Tall Dwarfs, groupe qu’il poursuivera en parallèle de sa carrière solo et dont voici quelques pépites : Tall Dwarfs: Nothing’s Going to Happen, Two Humans et dog

Mais revenons précisément à sa carrière solo qui débute véritablement en 1988 avec la claque qu’est Seizure où fort des ses aventures musicalesChris Knox assoit définitivement ce qui va être SA musique, entre ballades murmurées ou enlevées, son chant tout en complainte, son Casiotone et sa guitare fuzz le tout porté par des mélodies imparables dans la décontraction la plus totale, assurant ses concerts en short et en sandales. Knox c’est le punk en tongs qui recèle plus d’or que le Fort éponyme. Il décroche même avec Not given lightly son « tube », élue en 2001 comme la treizième meilleure chanson néo-zélandaise de tous les temps ! Ouaip Monsieur.

Mais d’autres morceaux auraient pu prétendre à ce titre  dont Rapist et Voyeur

S’ensuivent les tout aussi fabuleux Croaker, Polyfoto et Songs of You and Me pleins à craquer de trésors psychiatriques.

Puis viennent dans l’ordre chronologique les albums : Yes !, Beat, Chris Knox And The Nothing (premier disque enregistré dans un studio professionnel), A Warm Gun. Tous ces disques sont toujours très bons, mais la surprise en moins. À noter tout de même que la chanson It’s love (extraite de Beat) a été choisie pour habiller une pub Heineken tournée par Todd Haynes en 2000

Pour être complet l’artiste a également sorti un disque sous le pseudo Friend totalement instrumental et bruitiste. Pour celui-ci vous pouvez passer votre chemin pour le reste c’est comme dans le cochon tout est bon chez Chris.

En 2007 il survit à une attaque et dans la foulée la fine fleur du rock indépendant (Jay Reatard, Yo La Tengo, Bonnie Prince Billy, Bill Callahan, The Bats, Lou Barlow… ) se bouscule pour lui rendre un hommage sur l’album Stroke : songs for Chris Knox.

Les dernières nouvelles musicales du chanteur-compositeur remontent à 2012 où à 60 piges il sort ce brûlot punk Gagarin. Knox is not Dead !

Bon vous l’aurez compris je suis fan et il est impossible de vous partager TOUS ses bons morceaux.

Si seulement cela vous a donné l’envie d’aller fouiner dans sa discographie riche d’une coolitude absolue, j’en serai le plus heureux. Chris, lui, n’en a rien à foutre, il n’a jamais cherché le succès. De temps en temps, il fait se fait plaisir en assurant avec les Rackets un petit concert punk (avec une moitié du corps paralysée, mais une fougue intacte) jamais très loin de chez lui, mais très loin de chez nous, à l’autre bout du monde. Il va fêter prochainement ses 70 ans … God Save the Knox.

Chris KNOX

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