C’est un nom qui sonne studieux, presque poussiéreux. On imagine des rayonnages, une ambiance feutrée, un silence respecté avec des romans de David Foenkinos à écouler. Library Card. Pourtant, dès les premières secondes de leur nouveau single Art School, ce fantasme de calme s’écroule dans un vacarme d’une élégante furie. On est loin de la bibliothèque. Bienvenue dans la salle de répétition d’un groupe d’art punk néerlandais qui préfère hurler que chuchoter.
Library card réveille la libraire avec « Art School »
Originaire de Rotterdam, Library Card balance avec Art School une décharge d’énergie brute, intelligemment canalisée dans un chaos qui rappelle les meilleures heures de la scène post-punk actuelle. Pensez à Dry Cleaning qui aurait avalé un shot de caféine en perfusion, ou à Sleaford Mods qui auraient troqué leur accent de Nottingham pour une guitare électrique plus agressive.
La voix féminine, tranchante, urgente, presque incantatoire, mène la danse avec précision. Chaque mot est lancé comme une fléchette verbale, chaque inflexion respire l’urgence. C’est un chant qui ne cherche pas à séduire, mais à percuter. Et ça fonctionne. Car Art School, malgré son titre, n’a rien de scolaire. C’est un manifeste, un collage sonore entre rage contrôlée et art en mouvement. Une protestation en stéréo.
Le morceau joue sur les nerfs avec justesse. Les guitares dissonantes, la batterie martelée à la chaîne, les cassures de rythme… tout semble penser contre l’ordre établi, comme si chaque note avait décidé de dire non à quelque chose : au confort, à l’ennui, à l’aseptisation des sons.
Leur insta : https://www.instagram.com/thisislibrarycard