Riva. Dans l’univers High Fantasy imaginé par David Eddings, la capitale de l’île des vents renferme le symbole de la lumière, l’Orbe, enjeu d’un combat sans merci entre les gentils et les méchants.
Mais l’histoire ne commence pas à Riva. Elle commence en Sendarie.
Une région rurale et pépère, assez éloignée des enjeux de pouvoir et des manigances. Une région dont le fer de lance est la culture du navet. Une région où vivent le jeune Garion et sa tante Pol, dans une grosse ferme fortifiée. Une vie pastorale assez chiante où la monotonie est parfois brisée par la visite d’un vieux vagabond un peu cradingue, le vieux loup, qui enrichit les veillées au coin du feu d’histoires féeriques et légendaires. On comprend bien vite que le jeune Garion n’est pas juste un valet de ferme, que la tante Pol et le vieux loup ne sont pas seulement ce qu’ils prétendent être et qu’on va rapidement quitter la ferme! Un soir de pluie, le vieux loup, la tante Pol, Garion et Durnik le forgeron prennent la route pour une longue marche qui les mènera notamment à Riva mais pas seulement. L’équipée s’enrichit de plusieurs nouveaux compagnons pour arriver à une vingtaine de personnages principaux. Obéissant aux consignes d’une prophétie, cette petite troupe va vivre des aventures hautes en couleur. Suivant un genre de spirale, le lecteur traverse chaque région du continent, découvrant des villes, des peuples, des légendes, des dieux, une histoire commune douloureuse. On découvre pas à pas un monde immense et profond et on apprécie la richesse de la cosmogonie imaginée par David et Leigh Eddings. Le récit est lui aussi savamment orchestré. Au fil des romans, les aventures gagnent en force, les combats en intensité, les magiciens en puissance et les méchants en noirceur. Garion prend conscience de son rôle, passant d’un insignifiant garçon de ferme au pion blanc de la destinée, celui qui sera amené à affronter le mal absolu dans un combat pour la survie du monde libre…
Au départ David Eddings voulait faire une trilogie. Sa saga compte finalement quinze tomes, découpés en quatre “mouvements”….à lire dans cet ordre:
La Belgariade (5 tomes)
La Mallorée (5 tomes)
Les préquelles : Belgarath (2 tomes)
Les préquelles : Polgara (2 tomes)
Le codex de Riva (1 tome)
Si tu te lances dans la saga, tu pars pour environ 3000 pages, mais tu peux très bien t’arrêter à la fin de la Belgariade qui est un cycle complet avec une vraie fin!
Le geek de base ne pourra s’empêcher de voir les analogies entre la Belgariade et le Seigneur des anneaux: une lutte entre bien et mal qui dépasse ses protagonistes, un anti-héros que rien ne destinait à çà, un magicien immortel, un demi-dieu cruel, un objet de pouvoir enjeu de toutes les luttes. Mais chez Eddings, pas d’elfes donneurs de leçons qui n’en finissent plus de partir vers je ne sais quelle région lointaine et déclarent “le temps des elfes est achevé” en prenant des grands airs, pas de nains grotesques, pas de hobbits aux pieds poilus. Chez Eddings, la gent féminine ne joue pas uniquement les utilités. Les personnages féminins sont forts, centraux et très attachants.
Et surtout, Eddings arrive à introduire dans son récit épique une forme d’humour et d’ironie qui manquent un peu à Tolkien. A l’instar d’un Toy Story ou d’un Shrek, ce sont des œuvres à tiroirs qui les rendent accessibles à tout lecteur un peu intéressé par le genre et pas uniquement à un public adolescent.
Pour le détail, je pourrais te renvoyer vers les pages Wikipedia mais elles ont un petit peu tendance à spoiler…donc à éviter si tu veux garder un peu de surprises en lisant le bouquin! La page wikipedia de la Belgariade.
Et on en arrive à la fin du billet, tu te dis que je n’ai toujours pas raconté l’histoire. Mais c’est exprès, mon ami. D’abord parce que je ne vois pas comment te résumer 3000 pages en peu de mots, mais surtout parce que l’histoire, tu la connais déjà! C’est l’éternelle lutte du bien contre le Mal, de Star Wars au Seigneur des anneaux en passant par Indiana Jones, les légendes arthuriennes ou Matrix….ce qui doit te guider vers Eddings, ce n’est pas tant l’histoire que la promesse d’une longue aventure avec des personnages attachants, des rebondissements, des batailles épiques, de la magie, de l’amour, des trahisons. Une belle histoire, en somme.