Vous connaissez forcément ces groupes qui ne cessent de vous surprendre en restant tout de même plus ou moins formatés. Le genre de groupe qui, à n’importe quelle chanson, même inédite, provoque en vous la réflexion “ah, je reconnais bien là Les Jean-Michels ! Ah ça oui, c’est bien leur patte.”
Genre, je sais pas. New Order, ou Arcade Fire, ou Rammstein, ou même Muse (oui). Du coup, je voulais aider ceux qui sont à la recherche d’un truc accessible mais à la personnalité affirmée en vous présentant le Muse venu du Danemark, version HD : Nephew.
Nephew, c’est… Non c’est plus que le Muse danois. C’est Muse, Depeche Mode et Rammstein en même temps. Pour la faire courte : grosses guitares, claviers et touches d’électro. Et surtout, de la mélodie obsédante. Alors ça oui, mes amis. [Aparté : bien sûr, une écoute attentive de bout en bout est vivement recommandée.]
Nephew est mené par Simon Kvamm, sorte de Matthew Bellamy danois qui, avec 3 autres potes alors tous étudiants en musicologie à l’université d’Aarhus, fonde le groupe en 1996.
Après des débuts classiques (concours, démo, diffusion en radio locale), le groupe sort en 2000 son premier album studio, Swimming Time, qui rencontre un succès alors très modeste mais plutôt enthousiaste et qui leur donne l’occasion de se produire sur scène. L’album, prémices un poil insipides de ce que deviendrait « le son Nephew » quelques années plus tard, fleure bon une post-adolescence encore sous l’influence grunge/punk/shoegaze. Mais l’identité et les idées sont déjà là. Preuve en est avec Circulating Slow, chanson la plus représentative de la suite de leur discographie.
Un an après, suite à quelques représentations, le groupe se décourage et décide d’abandonner la musique — mais que soit bénie notre capacité à changer d’avis, une nouvelle illumination surprend le groupe lors de ce qui devait être un concert d’adieu en Allemagne.
Et heureusement, car en 2004, c’est l’album de leur révélation : USADSB, un ovni aux paroles obscures chantées tour à tour en danois et en anglais (chose impromptue à l’époque), rapidement quadruple disque de platine au Danemark. Dans ce petit bijou, la guitare plaintive de Bazooka (ma préférée EVER), Worst/Best Case Scenario, qui pomp-rend hommage à Come As You Are de Nirvana, ou encore Dårlig Træning, qui réveille les penchants mélancoliques.
En 2006, Nephew sort un troisième album, Interkom Kom Ind, offrant cette fois à l’écoute la concise T-Kryds, les airs entêtants de First Blood Harddisc, ou bien Hvidt På Sort. La même année, le groupe se laisse approcher par Timbaland, alors à la recherche d’une collaboration, mais le groupe ne parvient qu’à produire un remix de The Way I Are. La rançon du succès : le groupe se produit alors non seulement au Danemark, mais en Allemagne, en Norvège, au Japon, et n’a pas le temps de figurer sur l’album de Timbaland.
Trois ans plus tard, ils reviennent avec Danmark/Denmark, qui sort le 5 juin 2009, jour de la fête nationale du Grundlovsdag (fête de la Constitution danoise). Alors, fierté culturelle ou virage nationaliste, me direz-vous ? Je ne saurais dire. C’est le bordel, ces paroles. Mais les danois sont des vikings à la base, et disons qu’à titre d’exemple, cette chanson-là le fait bien savoir :
Mais on est là pour parler musique et pas idées, je crois. Du coup, tenez. Et attardez-vous bien sur Va Fangool ! et Det Her Sker Bare Ikk’.
Enfin, fin 2012, Nephew accouche de Hjertestarter, un succès immédiat qui comporte entre autres les merveilleuses Klokken 25, Tak Du, ou encore Søndagsbange, toutes à écouter et à chérir passionnément.
Mais depuis ? Depuis… Nephew a sorti un live de Hjertestarter, une édition collector de leur discographie, et décidé d’arrêter les tournées au Danemark, sans pour autant renoncer à la scène internationale (qui comporte maintenant la Chine). Beaucoup de fans pensent que Nephew s’est perdu musicalement, un peu à la manière de Muse au fil des années — mais là encore, l’éternel débat « le changement et l’exploration musicale sont-ils caca ? » fait rage –, que le groupe est coincé depuis longtemps (rien en terme de sorties depuis 2013). D’autres au contraire pensent qu’ils ne cessent d’explorer de nouveaux sons et prédisent un retour couronné de succès.
Mais globalement, on attend. Enfin, moi, je les connais depuis 6 mois seulement. Mais je trépigne déjà.
[Cadeau bonus : mon bb Simon Kvamm qui reprend et change les paroles d’une chanson tirée de « Sømænd i Knibe », un film familial de 1960]