C’était mieux avant est l’expression de l’inquiétude des vieux vis à vis de la fuite inexorable du temps. Mais comme on ne rattrape plus le temps perdu, le syndrome du c’était mieux avant n’a qu’un seul effet : il fait passer celui qui l’exprime pour un vieux con. Prenons donc le taureau du temps qui passe par les cornes et cherchons plutôt des raisons d’apprécier aujourd’hui ou de le rendre meilleur que de se morfondre dans une attitude passéiste et délétère.
Conflits générationnels
Il y a une vidéo qui circule en ce moment sur internet où un type explique pourquoi la génération Y n’est pas épanouie au travail. Pour rappel, le terme génération Y désigne les gens nés entre le début des années 80 et le milieu des années 90 qui sont arrivés à l’âge adulte au début du XXI siècle. Quand on entend parler de millenials, de génération Y ou de génération Z (c’est à dire les gens nés entre le milieu des années 90 et la fin des années 2000), c’est généralement en mal. Ils ne respectent rien, ils s’en foutent de tout, ils sont hyper-connectés, ils écoutent de la tecktonik, ils ne regardent plus la télé….
Les relations sociales intergénérationnelles ont toujours posé des problèmes, il n’y a pas plus d’écarts entre nous et les générations suivantes qu’entre nous et les générations précédentes. Ces réactions cherchant à justifier qu’on ne s’entend bien qu’avec les gens de notre âge sont aussi vaines que contre productives.
Monde violent
Avant il n’y avait pas les attentats, avant il n’y avait pas tant de guerre, avant il n’y avait pas le Front National, avant il y avait plus de respect, avant les gens ne mourraient pas autant… encore une bonne collection de lieux communs qui montrent surtout que nous avons la mémoire courte et sélective. La société n’est pas plus violente, elle est surtout mieux informée. Avant il y avait des crash aériens, des épidémies, des attentats, des guerres, mais avant, il n’y avait pas BFMTV ni Internet : le cycle de l’information était plus lent et la sélection des informations diffusées par les médias nous privait d’une partie de l’actualité de la mort que nous pouvons consulter beaucoup plus directement aujourd’hui. On dirait que le monde va plus mal et qu’il est plus dangereux, mais en fait, nous sommes seulement plus informés (et pas forcément mieux, cf les hoax et toutes les informations fausses qui circulent si bien sur facebook). Pour éviter de se faire rouler, le fact checking et la recherche des sources devraient devenir un réflexe. Par exemple, toujours rechercher l’origine d’une photo avant de réagir (on fait clic droit sur l’image et “rechercher cette image sur Google” pour voir si elle est bien liée à l’événement ou si elle sert d’illustration contextuelle comme 90% des clichés publiés par BFMTV sur Twitter).
Les gens célèbres meurent plus qu’avant
Non, les gens célèbres ne meurent pas plus en 2016 qu’avant, seulement, plus nous nous rapprochons de notre propre mort, plus nous connaissons de gens célèbres et plus nous avions entendu parler de ceux qui meurent.
La musique, c’était mieux avant
Dans la musique et les arts, la nostalgie d’un avant merveilleux est affligeante et délétère. Comment reprocher à de jeunes groupes de copier les groupes phares du passé quand on est incapables de se sortir de la quasi vénération à l’encontre de ces derniers ? Il faut pourtant se rendre à l’évidence. La plupart des groupes fondateurs encore en activité sont devenus leurs propres tribute band, leurs concerts ressemblant peu ou prou à une compilation de leurs vieux tubes. Ce n’est pas uniquement de leur faute, car c’est ce que le public leur réclame, parce que c’était mieux avant. Le problème, c’est que ces vieilles gloires seront bientôt à la retraite et qu’il faudrait laisser aux jeunes générations musicales un espace d’expression qui leur permette de dépoussiérer le sujet pour proposer une musique dans l’air du temps. Le Punk, le Grunge, le Hardcore ont été des sursauts générationnels. Ils n’ont duré qu’une poignée d’années et vouloir restaurer cette révolte plusieurs décennies plus tard dans un contexte différent n’apportera rien de bon. J’ai le sentiment qu’il manque à notre époque un courant musical ancré dans le présent, mais que tant qu’on dressera des mausolées aux morts plutôt que d’écouter ce que les vivants ont à dire, on ne pourra pas se sortir de la spirale.
Dites-vous donc que non, ce n’était pas mieux avant. L’avant est une strate sur laquelle le présent se construit, mais quoi que nous apprennent l’histoire et l’archéologie, c’est dans le présent qu’on vit et non dans le passé. (un très bon article de Slate sur le même sujet : http://www.slate.fr/story/126764/enfants-cetait-mieux-avant ).
Garbage Clown
Très bon article mais je continue à dire que SI. C’était mieux avant. Et que la génération Y est la génération qui va menercl’idiocratie sur sa véritable rampe de lancement. Plus égoïste, moins altruist, perte de goût, d’identité culturelle, hautaine.
Une bonne génération qui va former l’élite des banquiers véreux, des connards d’agents immobiliers de demain ou de maintenant malheureusement
Enfin heureusement pas tous. Mais très souvent je fais ce triste constat car je travail avec beaucoup de jeunes. Et en fréquente pas mal.
D’ailleurs la génération qui suit celle de ceux nés dans le milieu des 90’s aurait tendance à être plus cool et ouverte que la précédente.
Mais ne généralisons pas comme je le fait en ce matin bougon vieux continent que j’amorce.
Oui pour moi artistiquement c’était mieux avant. Il y a un sursaut ces dernières années. Mais par contre tu as tout à fait raison pour le reste avant c’était aussi à chier sauf que maintenant À CAUSE de l’hyperconectivité on est malheureusement plus voir trop au courant.
Bon allez je retourne chercher mes pantoufles.
Yussef961
Nonon juste un vieux con