Un beau début de saison 4 pour la série australienne Please like me de Josh Thomas.
Pour les nouveaux, une petite mise à niveau s’impose. Please like me s’ouvre sur un jeune homme blond, Josh, qui achète une glace puis s’installe face à sa petite amie en terrasse. Celle-ci s’empresse de lui expliquer qu’elle veut qu’ils se séparent car elle pense que Josh est en fait homosexuel. Oui, on saute directement dans le vif du sujet.
Bien que vendue comme une comédie à la chaine australienne ABC2, Please like me aborde des sujets tels que la mort, la dépression, les problèmes familiaux et le milieu psychiatrique.
Si je devais néanmoins choisir un sujet central, ce serait grandir. L’entourage plutôt restreint de Josh signifie une focalisation sur les relations entre ses personnages et leur évolution personnelle. Dans leur petit monde, où tout n’est définitivement pas rose, le rapport de co-dépendance qu’entretiennent les personnages témoigne d’un manque de maturité qu’ils peinent à dépasser. Naturellement, cela donne lieu à des dialogues hilarants et plein d’esprit.
La particularité sincère de cette série reste la manière dont ces sujets sont traités. La gravité de l’événement ne vient jamais assombrir très longtemps la trame narrative. Les personnages prennent systématiquement son contre-pied. Rien n’est jamais trop grave après coup : ils vivent l’intensité de l’événement puis le dialogue prend la forme d’un haussement d’épaule et d’un sourire un peu résigné.
Je prends un exemple parmi tant d’autres : l’épisode intitulé Porridge (deuxième épisode de la quatrième saison donc ATTENTION SPOILER).
Toute la bande part faire du camping pour l’anniversaire de Hannah et Josh annonce à Arnold qu’il veut le quitter. Scène pleine d’émotions, la caméra alterne entre le visage plein de larmes de Josh et Arnold hurlant sa peine à l’extérieur de la tente. Chacun seul dans sa souffrance. Dans le bus du retour, l’ambiance tendue fini par se dissiper lorsque Ella tombe sur Love Yourself de Justin Bieber à la radio. Tom et elle s’amuse gentiment de l’ironie tragique dans le fait d’entendre à ce moment-là cette chanson qui fait écho à la rupture de Josh et Arnold. Bientôt, tout le monde dans le bus chante les paroles, même Arnold. Retournement de situation, le spectateur passe des larmes au rire, sans aucune gêne. Le pouvoir énorme de ces personnages à relativiser dans des situations difficiles donne tout son charme à la série.
Enfin, c’est une de ces séries incroyables qui reste constante en qualité, voire qui s’améliore au fur et à mesure des saisons. Peut-être parce que Josh Thomas a pu prendre plus de liberté et en faire quelque chose d’encore plus personnel au fil du temps.
LES BONUS :
- Les paysages (et accents) magnifiques d’Australie.
- Tous les titres des épisodes sont un plat ou un aliment (Josh étant un passionné de cuisine).
- La musique du générique qui donne envie de sautiller.