Détroit, une ville remplie d’énergies, une ville ample et fumeuse, le fleuron de l’automobile avec ses usines. De là ressort un groupe de post punk aux accents de fin du monde formé en 2008 autour de Joey Casey. Protomartyr est né, depuis ils ont fait un joli chemin avec pas moins de cinq albums à leurs actifs dont le dernier en date “Ultimate success today” laissé entrevoir la fin du cycle… Et pourtant ils ont sorti début juin un de leurs meilleurs disques.
“Formal growth in the desert” c’est son nom et il s’ouvre sur “Make way” ou Casey nous invite avec ce chant tout en souplesse : “Welcome to the hungry earth, the living after life, where we chose to forget, the years of the hungry knife“.
Pour ensuite distiller son “Make way” tout en force et en rage abrasive. Une tension permanente qui ne lâchera pas l’auditeur tout du long de ces 12 titres qui composent le disque.
Le son s’est un peu étoffé et à gagner en amplitude du fait que le groupe est parti enregistrer au Texas. Les grands espaces ont pris le pas sur l’immensité urbaine.
La tristesse est le maitre mot ici, on passe par tous les stades de désespoirs, cela résonne aussi avec la vie personnelle de Casey. L’accompagnement de sa maman atteinte de la maladie d’Alzheimer, jusqu’à la fin. Essayer de se relever coute que coute.
Ce 6ᵉ album est un magnifique élan d’espoir et de combat. Un peu comme un long échange de boxe en 12 reprises. Pour au final être debout à la fin, usé, fatigué, mais debout. Vivant. C’est ce qu’il se passe tout du long pour finir sur cette merveille de 12 ème morceau qu’est “Rain garden“. La pluie, bien sur en ligne de fond et le message d’espoir, l’amour est là avec cette phrase répétée jusqu’au bout : “Kiss me before I go“. Bouleversant de sincérité. Un des grands disques de cette année et pour les années à venir une référence à n’en pas douter.