The Dirt, le biopic de MÖTLEY CRÜE

The Dirt, c’est le biopic supervisé par MÖTLEY CRÜE qui est diffusé sur Netflix depuis fin mars 2019. Ce film qui était dans les cartons du groupe depuis vingt ans sort enfin du saloir et ça serait dommage de passer à côté.

Je te donne trois bonnes raisons de regarder The Dirt, parce que je suis fan de MÖTLEY et que j’assume.

Mais avant de te donner ces bonnes raisons, j’ai envie de te dire pourquoi j’aime MÖTLEY CRÜE.

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Un fan de MÖTLEY CRÜE qui s’assume

Je suis un fan tardif de MÖTLEY, je n’écoutais pas leur musique dans les années 1980, ni dans les années 1990, en fait je me suis mis au groupe après sa séparation, autour de 2015. Il faut assumer d’aimer un groupe mais force m’est d’admettre que dans les années 1990 et 2000 ses membres faisaient plus souvent la une de Voici que des Inrock et qu’il était de bon ton de ne pas les aimer.

Etre fan de MÖTLEY CRÜE était une attitude plus acceptée dans les années 1980 que dans les années 2000.

Je pourrais vous dire d’écouter la musique sans vous intéresser aux musiciens mais je ne pense pas qu’il faille faire abstraction de l’image du groupe pour pleinement apprécier leur musique. Je pense qu’on doit aimer MÖTLEY pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils ont fait. Que l’on prend la pleine mesure de leur démesure quand on les écoute en se replongeant dans le bouillon de culture de la scène Glam Metal des années 1980, avec toute sa laque, son Jack Daniels et ses excès.

C’est tout cela que renvoie The Dirt et c’est pour cela que malgré les faiblesses inhérentes à ce type de biopic de groupes de Rock, j’ai vraiment beaucoup aimé le regarder.

Mais avant de vous dire pourquoi, je tiens à vous présenter le groupe dont il est ici question.

Une biographie sélective

Le quatuor Californien a été fondé à l’orée des années 1980 par le bassiste Nikky Sixx et le batteur Tommy Lee. Rejoints par le guitariste Mickey Mars qu’ils trouvent dans les petites annonces d’un canard gratuit, ils décident de compléter le gang avec un chanteur blond et viril, qu’ils recrutent plus pour sa voix et son sex appeal que pour sa voix. C’est Vince Neil qui s’y colle.

Le gang commence à se faire un nom dans les clubs du Sunset Strip à Los Angeles.

Ils sont repérés par un gros label, signent un contrat pour plusieurs albums et deviennent légendaires, comme le groupe le plus extrême de son époque. Chambres d’hôtels dévastées, montagnes de coke, litres de Jack Daniels, orgies de groupies, le gang fait dans la démesure…. mais il doit en payer le prix : désintox, accidents de la route, séjour en prison, addictions. Après deux premiers albums géniaux : Too Fast For Love (1981) et Shout At The Devil (1983), le gang sombre dans la facilité et aligne deux albums moyens : Girls, Girls, Girls et Theater of Pain avant de sortir l’immense Dr. Feelgood en 1989.

L’album est suivi d’une monstrueuse tournée mondiale qui dure deux ans, épuise le gang dont la fragile fraternité se disloque dans les années 1990. Il faut dire que dans cette nouvelle décennie, le truc qui fait vibrer la jeunesse, ce n’est plus le Metal cuir et chaînes, ce sont les chemises en flanelle et les cheveux crades du Grunge.

Le Grunge ne survivra pas à la décennie mais il met durablement à mal le Metal qui entre en hibernation jusqu’au milieu des années 2000. Là, il commence à renaitre de ses cendres sous des formes plus ou moins abâttardies. Les groupes qui ont connu l’âge d’or des années 1980 et qui sont toujours debout ont deux stratégies.

  • Ils peuvent soit tenter de jouer la carte de l’adaptation aux nouveaux canons musicaux,
  • soit rester sur une approche traditionnelle.

MÖTLEY tente les deux approches.

D’abord un album d’inspiration Grunge, Generation Swine, échec commercial, un autre disque peu mémorable qui renvoie à la triste époque des morceaux de remplissage pour sortir un album parce que le label le demande : New Tattoo.  Enfin l’ultime LP enregistré par un groupe qui comprend que la seule musique qui plait à ses fans, c’est celle qu’ils ont composée dans les années 1980 : Saints Of Los Angeles (2008).

Saints Of Los Angeles, une autobiographie

Saints Of Los Angeles forme un diptyque avec le livre autobiographique co-écrit par les quatre larrons, « The Dirt ». Dans cet ouvrage fleuve de presque 500 pages, Nikky, Tommy, Vince et Mickey se livrent à tour de rôle et dans un récit touchant et bouleversant, qui révèle les failles, les non dits et la solitude de quatre paumés que le succès auquel ils n’étaient pas si préparés que cela a durablement atteint.

Le disque est un super coup de chapeau des artistes, qui livrent une prestation à la hauteur de leurs premiers méfaits, avec un peu plus de maîtrise chez les musiciens et une voie pétée et rayée chez Vince Neil qui n’a pas été épargné par l’âge et l’alcool !

Dès la sortie du livre et du disque, MÖTLEY CRÜE annonce son intention de mettre leur bio en image et le film « The Dirt » devient l’Arlésienne d’un combo qui continue à donner des concerts pendant 7 ans et splitte le 31 décembre 2015 à l’issue d’un ultime show titanesque.

Voici donc cet OVNI musical disponible pour tous (les abonnés de Netflix) et que je vous recommande de regarder pour trois raisons.

motley crue à l'époque de Shout at The Devil
Mötley Crüe en 1983 sur Shout at the devil

Trois raisons de regarder The Dirt

  1. Pour se replonger dans la démesure assumée d’une époque pas si lointaine mais qui fait office de lointain passé pour les plus jeunes d’entre nous,
  2. Parce que le Metal de cette époque assumait totalement son statut de divertissement de masses et qu’on ne peut pas vraiment comprendre le Metal sans connaître ce qu’il a été dans les années 1980,
  3. Parce que Ozzy a VRAIMENT sniffé des fourmis et léché l’urine de Nikky Sixx pendant une tournée commune (Ozzy en parle d’ailleurs dans sa propre autobiographie, I Am Ozzy.

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