Vive le méta-cinéma ! 5 exemples géniaux de « film dans le film »

J’ai passé le week-end sur Nestflix. Oui oui, tu as bien lu.

Le mois dernier, l’astucieuse web designer Lynn Fisher nous offrait une nouvelle plateforme : Nestflix. En réalité, ce n’est pas un nouveau service de streaming mais un « wiki amélioré » qui recense les films ou séries bidons aperçues dans nos fictions préférées.

https://twitter.com/lynnandtonic/status/1425481907320483840

Pour figurer dans Nestflix (dont le nom est un jeu de mots sur tu-sais-qui et le verbe « to nest » en anglais qui signifie « emboîter, imbriquer »), ton œuvre devra être purement fausse, donc pas de référence à des films existants et déjà diffusés. Elle doit exister uniquement dans le monde de la diégèse : pour tous ceux qui n’ont pas fait Arts du Spectacle, il s’agit de l’univers interne d’une œuvre, le monde qu’elle évoque et dont elle représente une partie.

méta-cinéma

Mais attention, des images doivent avoir été réellement tournées, donc pas de simple affiche ou de mention au détour d’un dialogue. On doit pouvoir voir ce film bidon. Et c’est bien le principal défaut de Nestflix : pas d’extrait vidéo ou de lien vers YouTube, seulement des images. Le bon côté restant que chacun peut y contribuer, ce qui donne déjà une base de données de plus de 400 titres. Voici un florilège de ces « films dans le film (ou dans la série) » :

#5 – Buffay The Vampire Layer, vu dans la série Friends

La meilleure sitcom de tous les temps (oui) a son lot de faux films, fausses séries, fausses pièces de théâtre et même un clip bidon. Tout ça en grande partie grâce à Joey Tribbiani (Matt LeBlanc) qui tente de percer comme comédien dans la Grosse Pomme et passe une bonne partie des 10 saisons à cachetonner dans une série avec un robot (Mac & C.H.E.E.S.E.) ou dans des shows off-Broadway involontairement comiques (Freud!).

Mais n’oublions pas Phoebe Buffay (Lisa Kudrow) dans sa parodie porno de Buffy contre les vampires (Buffy the Vampire Slayer, en V.O.). À moins qu’il ne s’agisse de sa sœur jumelle Ursula ?

#4 – Machete Kills Again… In Space, vu à la fin de Machete Kills

Si Jason est allé dans l’espace, Danny Trejo peut bien y faire un saut lui aussi. Celui-là tombe dans le lot des « fausses bandes-annonces », une catégorie particulièrement savoureuse (on pense notamment à Tonnerre sous les tropiques). Et il faut se souvenir que Machete lui-même était issu d’une fausse bande-annonce (devenue vraie), vue à la fin de Grindhouse ! Dans l’espace, personne ne t’entend trancher.

En bonus : Hamlet, vu dans Last Action Hero. « To be, or not to be… not to be ». Schwarzie qui pougne des gueules en récitant du Shakespeare, on aimerait bien le voir en vrai celui-là.

#3 – Asses of Fire, vu au début de South Park, le film

En plus d’être scato au possible, Asses of Fire des humoristes canadiens Terrance & Phillip joue un vrai rôle dramatique puisque c’est en voulant l’interdire que les parents bien-pensants de South Park lancent une guerre contre leurs voisins nord-américains. Dans le même genre de cartoon délirant, une pensée pour The Itchy & Scratchy Show vu régulièrement dans les Simpsons.

#2 – Red Is Dead, vu au début de La Cité de la Peur

Un tueur masqué trucide ses victimes comme dans son film préféré. Un slasher dans le slasher ! Les scénaristes de Scream 2 ont sûrement vu le film de Les Nuls, puisqu’ils ont repris le même concept 3 ans plus tard avec Stab. Tarantino, lui, a tourné La fierté de la nation, un faux film de propagande nazi, pour les besoins de la dantesque séquence de projection de son Inglourious Basterds. Enfin, mention spéciale aux home movies en VHS et Super 8 des gamins diaboliques de Ring et Sinister : non inclus dans cette liste car, et c’est bien dommage, le scénario stipule qu’il sont exclusivement réservés au cercle familial.

#1 – L’amant qui rétrécit, vu dans Parle avec elle

Attention car la mise en abyme, ça abîme (désolé). En effet, pas toujours facile de sortir de la référence goguenarde. Heureusement, je savais que je pouvais compter sur Pedro. Deux exemples magistraux se sont imposés à moi : si tu n’as pas encore vu Parle avec elle ni Douleur & Gloire, déjà je t’envie et ensuite je te conseille de sauter ce paragraphe et foncer les louer sur iTunes ou Mubi (c’est gratuit !).

Amante menguante est un faux film muet que le héros Benigno va voir à la cinémathèque. C’est fantastique, poétique et sert dans le récit comme métaphore pour un viol. Qui a dit que l’art (et la vie) était simple ?

Quant à Douleur & Gloire, c’est dans son ultime plan que l’on découvre le pot aux roses : les flash-backs avec Penélope Cruz intercalés tout au long de l’histoire sont en fait des scènes de El Primer Deseo (Le premier désir), le film que le personnage d’Antonio Banderas est enfin parvenu à écrire et mettre en images. C’est un twist, doublé d’une mise en abyme. Un twist en abyme, donc.

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