Comme à son habitude, le duo britannique Disclosure fait la part belle aux featuring sur son troisième album, Energy. De Kelis à Channel Tres en passant par Fatoumata Diawara, les frères Guy et Howard Lawrence livrent un LP hétéroclite à la diversité sonore assurée, entre clubbin’ rageur et R’n’B groovy.
Dans une époque où les discothèques sont fermées, Energy – troisième opus du tandem “Garage” Disclosure – vient presque sonner à contre-temps d’une année rendue triste. Pourtant, l’album – fort de ses 11 pistes et de ses bonus – s’impose comme une bouffée d’oxygène.
Avec Energy, Disclosure renoue avec l’excellent Settle sorti en 2013, un OVNI musical qui redonnait ses lettres de noblesse à la House filtrée des 90’s. Dans une continuité exemplaire, ce nouvel album oscille entre des titres taillés pour le Dance Floor et des interludes posées.
Le LP s’ouvre avec Watch The Step, accompagné par la chanteuse Kelis, et Lavender, où le rappeur californien Channel Tres vient poser son flow sur une piste tapageuse. Dans la foulée, Aminé et Slowthai donnent la réplique sur My High, un morceau qui reste dans la veine de la House UK (“You were there standing all night, Your heartbeat matching with the light”).
Véritable point d’orgue, Douha (Mali Mali) vient confirmer la signature de Guy et Howard. Ici, Fatoumata Diawara y pose quelques lyrics, faisant alors basculer l’album dans une Deep House fiévreuse qui flirte avec les musiques du monde.
Dans une progression tout à fait cohérente, Energy se conclut logiquement par des titres mid-tempo. Accompagné par Kehlani, Birthday opère un revirement vers un R’n’B plus calme. Il en va de même pour Reverie, dont le Hip Hop envoutant possède des accents de Dub Step.
Sans aucun doute, Disclosure livre avec Energy un disque frais qui ravira les amateurs du samedi soir. C’est là un album qui plaira aux nostalgiques de la French Touch comme aux férus de son londonien. Un vinyle (de préférence) qui sent à la fois le groove et les rythmes frénétiques. Parfait pour l’été indien, ce disque dansant cultive cependant une frustration certaine : dans le “monde d’après”, les festivals ont disparu…
J.M.
Energy de Disclosure (Island Records), disponible depuis le 28 Août