Fear City : De l’ascension à la chute de la Mafia New-yorkaise

Carlo Gambino, Joseph Colombo, Joe Bonanno, Tommy Lucchese et Vito Genovese

Je suis né en 1977. Mon adolescence ayant été bercée par la littérature et le cinéma, j’ai pris de grosses claques en lisant Mario Puzo et en regardant « Scarface ». Les membres de la Cosa Nostra, de la Ndrangheta et de toutes les mafias, malgré l’horreur qui se cachait derrière leurs postures romanesques, m’ont longtemps fasciné. C’est pourquoi, quand j’ai vu qu’un documentaire consacré à la pègre new-yorkaise des années 70-80 sortait sur Netflix, je n’ai pas pu résister à cette vague de nostalgie.

Souhaitant comme d’habitude partager cette expérience avec vous, je vais vous épargner une erreur à ne pas faire : regarder cette docu-série en version française. C’est le piège à éviter. Quand les journalistes interrogent les caïds de l’époque, la doublure voix prend un ton faussement enroué façon Tony Montana, absolument ridicule. Privilégiez directement la version originale, cela vous évitera d’avoir l’impression de regarder une parodie d’enquête commentée par un canard malade.

Ainsi prévenus, vous apprécierez le travail des archivistes et des reporters. Les photos d’époque, les enregistrements sonores issus de micros placés par le FBI, les reconstitutions, le témoignage des agents, mais aussi des repentis, vous permettront de mieux cerner comment s’organisaient les différentes familles de mafieux au moment où elles régnaient sur la grosse pomme. Vous verrez aussi la riposte du bureau fédéral et les méthodes utilisées pour reprendre la main dans cette ville gangrenée.

En conclusion, je dirais que si Fear City n’est pas la mafia story du siècle, elle est foutrement bien documentée et les différents protagonistes, au nombre desquels figure Rudolph Giuliani (qui était procureur fédéral à l’époque et qui deviendra maire de New York en 1994), sont très convaincants. Toutefois, le sujet est tellement vaste que l’on peut regretter de n’en effleurer que la surface, en trois petits épisodes. Ma soif d’apprendre n’est que partiellement satisfaite. Un peu comme quand on te propose de goûter un grand vin dans un tastevin plutôt que dans un grand verre à pied…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *