L’intelligence artificielle (IA) s’invite partout, et bien sûr, elle a posé ses gros doigts sur la musique. Certains crient au génie, d’autres flippent en imaginant un monde où les machines pondent des tubes à la chaîne. Alors, l’IA, alliée ou fossoyeuse des musiciens ?
L’IA, un compositeur sans âme mais efficace
Aujourd’hui, des algos de deep learning comme AIVA, Amper Music ou Boomy balancent des mélodies sur commande. Pire, des logiciels comme OpenAI Jukebox imitent des artistes célèbres et pondent des titres dans leur style. Et si ça manque encore d’émotion et d’ame, ça reste impressionnant.
L’IA s’attaque aussi au mastering et au mixage. Des plateformes comme LANDR permettent de polir un morceau en quelques clics. Pratique pour les artistes fauchés qui veulent un son clean sans passer par un ingé son. Moins pratique pour les ingés sons qui ont moins de taf.
Un couteau suisse pour les musiciens
Mais l’IA, ce n’est pas que du vol d’âme musicale. Utilisée intelligemment, elle devient un super assistant créatif. Google Magenta, par exemple, aide à composer et inspire de nouvelles sonorités. Les producteurs s’en servent pour expérimenter et enrichir leurs prods. Et côté streaming, les algos décortiquent des tonnes de morceaux pour mieux recommander de la musique aux auditeurs et nous faire découvrir des sons. L’algo de YouTube m’a ainsi fait découvrir sans que je comprenne comment ce fabuleux groupe qu’est The satellite lovers. Comme quoi, parfois ça peut être sympa.
Alors, tu joues la menace
Évidemment, tout n’est pas rose. Qui possède une œuvre générée par une IA ? Et si un algorithme pompe ton style et en fait un hit ? La frontière entre inspiration et plagiat devient floue, surtout à l’heure de l’interpolation à outrance.
Des artistes dénoncent aussi l’invasion de morceaux IA sur les plateformes de streaming. Trop de titres formatés, trop de productions sans âme, et surtout, moins d’espace pour les vrais musiciens. Sans parler des deepfakes vocaux bien sales qui imitent les voix d’artistes sans leur accord. Ambiance.
Spotify est aussi cœur du scandale. La plateforme est accusée de laisser pulluler des morceaux générés par IA, souvent conçus pour gruger les algos, les artistes et maximiser les revenus publicitaires de la firme suédoise. Les artistes sont déjà payés au lance-pierre, et ces morceaux automatiques risquent de les écraser encore plus sous le poids des algorithmes.
Je te parle pas de l’impact des serveurs IA. Niveau écologie, c’est pas la folie non plus (même pas du tout).
Thèse, anti-thèse, synthèse.
Si on l’utilise bien, l’IA peut être un outil génial. Mais mal gérée, elle risque de flinguer l’écosystème musical en favorisant des sons standardisés et sans âme. L’avenir de la musique, c’est à la fois une question de talent, de régulation et, soyons honnêtes, d’argent. Reste à voir qui en profitera le plus.