Blackwater est une saga en 6 tomes écrite par Michael McDowell qui relate la transformation de la famille Caskey en Alabama avec l’arrivée d’une certaine Elinor Dammert lors de la crue de 1919.
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Bonjour et bienvenue dans « un dernier livre avant l’apocalypse nucléaire »
Cette semaine : Blackwater VI – la Pluie de Michael McDowell
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Si vous avez raté les épisodes précédents : I – La Crue / II – La Digue / III – La Maison / IV – La Guerre/ V – La Fortune
Dernier épisode de la saga, enfin ! qu’est-ce que j’avais hâte de le lire !
À cause du suspense insoutenable, certes, mais surtout parce que j’en ai un peu ma claque du clan Caskey.
Pour résumer simplement, on pourrait dire que la Pluie ne m’a pas tellement plu. HAHA.
Ouais je sais, c’est pas très Charlie, de commencer un billet comme ça.
M’enfin : ce n’est que mon avis, hein; et vu le succès des bouquins, je suis complètement à côté de la plaque, parce que tout le monde a adoré. Si si, allez donc lire tous les avis dithyrambiques sur la saga, et vous verrez (non, en fait n’y allez pas, surtout pas, malheureux : c’est sur des sites concurrents !).
Bon et qui c’est qu’à l’air d’un con maintenant, avec son avis mitigé ? Bah c’est moi.
Je vous jure que j’aurais préféré « être embarqué par le souffle épique de la saga » et vous dire que j’ai adoré et que j’ai pleuré en quittant les persos, mouillant abondamment les dernières pages du bouquin. Mais ça serait faux.
C’est pas grave, hein, je me console en me disant que je suis juste pas le bon public pour ce genre de littérature.
Ce n’est pas que ce soit désagréable à lire, au contraire; mais c’était juste un peu trop lisse pour moi. la preuve ultime, je crois que j’aurais pu arrêter de lire la saga en plein milieu et que ça ne m’aurait pas dérangé plus que ça.
Que dire de ce sixième tome, si ce n’est, ATTENTION SPOILERS, qu’il est dans la continuité des cinq autres au niveau du ton, qu’on y voit le retour de morts-vivants ou fantômes des disparus, que tout le monde meurt à la fin ?
Et que la digue cède ? ça c’est pas vraiment un spoiler, on le sent venir gros comme une maison depuis le début en fait – Voir : Théorie du fusil de Tchekhov.
Selon le philosophe Gaëtan Wikipédia :
« Le fusil de Tchekhov (ou loi de conservation des détails) est un principe dramaturgique, attribué au dramaturge russe Anton Tchekhov, selon lequel chaque détail mémorable dans un récit de fiction doit être nécessaire et irremplaçable et où aucun de ces éléments ne peut être supprimé. »
Et en français :
« si dans le premier Acte vous indiquez qu’un fusil est accroché au mur alors il doit absolument être utilisé quelque part dans le deuxième ou le troisième Acte. Si personne n’est destiné à s’en servir, il n’a aucune raison d’être placé là. »
Tu remplaces le fusil par la digue, et comme disent les cainris : ET VOILA !
Globalement, je dirais que j’ai trouvé la saga un peu longue et ennuyeuse. « Tout ça pour ça », ai-je dit à mon épouse en reposant le livre sur la table basse du salon, pendant qu’elle démarrait la troisième corvée de linge du dimanche alors qu’il était 13H30 et qu’elle aurait clairement déjà dû en être à la cinquième. Trop monotone, du mal à m’accrocher aux personnages et à leurs intrigues « Feux de l’amour ».
Peut-être que je n’ai pas de cœur, ou pas d’émotions ? ai-je un problème d’empathie ? suis-je un être humain ???
– Vous voyez une tortue couchée sur son dos sous un soleil brûlant. Vous savez qu’elle est en péril mais vous ne pouvez rien faire. Pourquoi ?
– Un collègue de travail vous apprend qu’il a malencontreusement écrasé un petit insecte. Quelle est votre réaction ?
– Vous avez un petit garçon. Il vous montre sa collection de papillons, plus le pot pour les tuer. Que voulez-vous faire?
– Vous voyez Pascal Praud et Cyril Hanouna qui se noient. Qui sauvez-vous en premier et pourquoi l’eau ?
(Questions issues du test de Voight-Kampff)
Bref, je suis sacrément mitigé, pour dire :
– Si mon avis coulait du robinet de la baignoire, ce serait de l’eau tiède.
– Si mon texte était un thermostat de chaudière à gaz, il régulerait la température sur le mode « ECO ». C’est pas HORS-GEL, hein, mais c’est pas CONFORT non plus.
– Si ma chronique était colorée, elle n’aurait qu’une demi-teinte.
– Si mon opinion BON TA GUEULE MEC ON A PIGÉ LE TRUC T’ES PAYÉ A LA LIGNE OU QUOI ?
Je n’ai retrouvé ni le souffle épique de Et quelquefois j’ai comme une grande idée, ni la folie obsessionnelle de La maison des feuilles, ni le travail linguistique passionnant d’Enig Marcheur, qui m’avaient tant plu aux mêmes éditions Monsieur Toussaint L’Ouverture. Tant pis pour moi !
C’était Zantrop en direct de Perdido pour la dernière fois. À vous les studios.
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Un livre à lire avant l’Apocalypse nucléaire ; mais tardez pas trop à le commencer quand même…
Blackwater VI – la Fortune, Michael McDowell, 1983, 256 p., Éd. M. Toussaint l’Ouverture, 2022, trad. Yoko Lacour avec la participation de Hélène Charrier
Allez l’acheter chez votre libraire du village. Et s’il n’y a plus de librairie, c’est simple : ouvrez-en une.
koun
alors tout va bien, t’es pas le seul a t’être ennuyé 🙂 je l’ai écouté en audio, ce qui m’a peut être permis de tenir jusqu’au bout mais a partir du deuxième volume, j’ai commencé a sortir ma boite a » ça, alors » comme dirait l’odieux connard.
pour moi, un tome ( même s’ils sont pas épais ) voir deux, était amplement suffisant. et le coté fantastique très très léger ne compense pas le versant dallas ou l’on sait presque a coup sur ce qu’il va arriver, tel une mauvaise sitcom. la grand mère étant l’archétype de la vielle peau méchante gnark gnark calculatrice et sournoise régentant d’une main de fer, son petit monde ( mais pourquoi est elle si méchante ? parce que ! )
donc, bon, un grand succès, tant mieux pour l’auteur mais c’est peut être pas la peine de perdre son temps et d’aller vers d’autres cieux littéraire plus clément.
Zantrop
Merci Koun tu me rassures, je me sens moins seul.